3 000 greffes, 3 000 vies

Chaque jour, la greffe d’organes sauve ou change radicalement la vie de personnes gravement malades. A l’occasion de la journée nationale de réflexion sur le don d’organes le 22 juin dernier, le Groupe hospitalier Antoine Béclère – Bicêtre – Paul Brousse (AP-HP) célébrait sa 3 000e greffe du rein à la Faculté de Médecine de l’Université Paris-Sud 11.

La problématique du don d’organes est une problématique nationale. Si la chaîne de prélèvement et de greffe se perfectionne d’année en année, il arrive encore que des patients en liste d’attente décèdent. La transplantation est une technique médicale de mieux en mieux maîtrisée, avec des résultats en termes de durée et de qualité de vie en constante progression. Il en résulte une augmentation des besoins. Le principal obstacle à la greffe demeure donc le manque d’organes disponibles, malgré la hausse régulière des prélèvements. Ces aspects ont été rappelés à l’occasion de la journée organisée autour de la 3 000e greffe de rein (encadré) réalisée au centre hospitalier de Bicêtre à l’initiative des Professeurs Benoit (service d’Urologie – Bicêtre), Charpentier (service de Néphrologie – Bicêtre), et Duranteau (service d’Anesthésie- Réanimation – Bicêtre), tous trois professeurs à l’Université Paris-Sud 11. Une technique bien maîtrisée Dans le cadre de la journée nationale de réflexion sur le don d’organes, pour le dixième anniversaire du plan greffe, cette rencontre a permis de mesurer le chemin parcouru en illustrant le passage d’une technique d’exception au début des années 1970 à une technique de routine, notamment grâce aux progrès des prélèvements, de la conservation, de la technique chirurgicale de greffe, de la prise en charge médicale des transplantés et des traitements   immunosuppresseurs. Au cœur des discussions les enjeux actuels de la greffe que sont la pénurie d’organes et la transplantation multi-organes, mais aussi les enjeux futurs avec la question des organes artificiels ou encore de la médecine régénérative. Les acteurs du Groupe Hospitalier Antoine-Béclère – Bicêtre – Paul- Brousse (Clamart, 92 – Kremlin-Bicêtre, 94 – Villejuif, 94) en lien avec le Centre Chirurgical Marie-Lannelongue (Le Plessis-Robinson, 92), sont mobilisés depuis plus de trente ans autour de la thématique du don d’organes. Ils travaillent en réseau pour assurer une coordination optimale des prélèvements et des greffes. Ce sont 1 100 prélèvements multi-organes de donneurs décédés et 150 prélèvements de donneurs vivants qui ont ainsi été effectués depuis 30 ans. L’activité de transplantation constitue un domaine phare de l’offre de soins du groupe hospitalier avec près de 7 000 greffes, dont 3 000 greffes de rein, réalisées à ce jour sur les sites de Bicêtre et Paul-Brousse.

Pour une vie transformée

La greffe de rein est la première des greffes pratiquées en France, puisque 52 % de celles-ci concernent le rein. Elle est réalisée en cas d’insuffisance rénale, sur des personnes dont les reins n’assurent plus leur fonction première, qui est de filtrer le sang et générer l’urine. Jusqu’en 1955, début de la dialyse, on mourrait systématiquement d’un mauvais fonctionnement des reins, à cause des déchets qui s’accumulaient. La possibilité de remplacer les reins par une machine à dialyse a révolutionné la prise en charge des malades. C’est un système particulier qui recueille le sang du malade, le filtre et le réinjecte dans le corps. Mais    aujourd’hui, il y a une alternative à ce traitement lourd et contraignant : la greffe de rein.

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