STAPS à l’épreuve des handicaps

Pour la première fois depuis sa création, l’UFR STAPS Orsay accueille un étudiant handicapé.

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Un soir, Benjamin Lacroix-Desmazes se fait happer par un train sur le quai d’une gare. Il est amputé sous le genou gauche à l’âge de 21 ans. Quelques années après sa convalescence, il reprend le sport où il peut se donner « comme un malade » grâce aux nouvelles prothèses en carbone. À 29 ans, il décide de quitter la vie active pour devenir kinésithérapeute et retrouve les bancs de la fac. Il apprécie en STAPS la combinaison du sport et des études. Rester des journées entières debout dans sa future carrière ne l’effraie pas et il sait avec son expérience professionnelle qu’il ne supporte pas de rester assis derrière un bureau. Il se définit comme « un homme physique », le sport lui apporte un équilibre nécessaire, le challenge qui lui permet d’avancer.

Pour Benjamin, « En STAPS, le plus difficile est de reprendre un rythme complètement différent de la vie active. Un emploi occupe la journée ; le soir et le week-end, on est libres. En reprenant les études à 29 ans avec un objectif à atteindre le plus vite possible, je dois travailler dur ». Autre difficulté, s’intégrer dans la promotion : « Ils sont quand même très jeunes ! Je ressens un réel décalage avec eux et cela n’a pas été facile au début. Je commence cependant à trouver mes marques et à me positionner. Et je m’entends bien avec quelques personnes quand même. »

Pour les activités physiques et sportives, la plupart des professeurs sont conciliants avec lui et adaptent l’exercice ou le barème en fonction de son handicap, même s’il n’est pas toujours simple pour Benjamin d’accepter d’être jugé avec le barème fille ou encore de partir avec des points d’avance en badminton lorsqu’il se retrouve en face d’adversaires plus faibles que lui, même si ils possèdent deux jambes. Certains professeurs voient sa présence comme un défi, une manière de faire évoluer la pratique. François Romain, professeur de gymnastique souligne : « avec Benjamin le travail est très agréable car il est volontaire, plus que certains élèves valides. La prédominance des appuis manuels fait que son handicap n’est pas un obstacle majeur dans cette activité, je l’évalue comme les autres élèves mais j’adapte, en lui permettant de pratiquer d’autres exercices. » L’arrivée de Benjamin en STAPS permet donc à l’UFR d’évoluer, avec l’objectif de pouvoir accueillir de nouvelles personnes handicapées ces prochaines années.

Laura Larie
L1 STAPS
Atelier journalisme

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