Sur la piste d’un vaccin anti-cancer

Des chercheurs de l’Institut Gustave-Roussy sont parvenus à démasquer l’arme cachée de certains rétrovirus impliqués dans l’apparition de cancers.

Infection par le rétrovirus HTLV-1 de cellules humaines nerveuses immatures.

Infection par le rétrovirus HTLV-1 de cellules humaines nerveuses immatures.©Inserm/Pascale Giraudon

Les rétrovirus oncogéniques constituent une famille particulière de virus à l’origine de certains cancers. Chez l’homme, deux rétrovirus, nommés HTLV et XMRV, sont associés à un type de leucémie et au cancer de la prostate. Thierry Heidmann, directeur de recherche CNRS au laboratoire Rétrovirus endogènes et éléments rétroïdes des eucaryotes supérieurs (Université Paris-Sud 11, CNRS, Institut Gustave Roussy) et ses collègues ont travaillé sur ces virus et notamment sur leur capacité à se propager et à persister chez leurs hôtes en échappant à leur système immunitaire. Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont examiné un virus responsable de la leucémie chez la souris (VLM/MLV). Ils ont ainsi réussi à identifier la protéine qui permet aux virus causant le cancer de neutraliser les défenses immunitaires de l’organisme attaqué pour y pénétrer. Cette protéine est capable de faire fusionner les membranes du virus avec celles de la cellule cible. Les scientifiques ont décelé aussi dans cette protéine des propriétés immunosuppressives, qui bloquent la défense immunitaire de la cellule pour permettre au virus de s’y installer, avant de se propager dans l’organisme. Une fois le mécanisme compris, les auteurs de l’étude ont pu identifier une zone cible sur la protéine de l’enveloppe virale, et ont modifié le virus, le privant ainsi de sa capacité à déjouer le système immunitaire. Ainsi altéré et privé de son arme, le virus a été neutralisé par les défenses immunitaires des animaux. Mieux encore : la version mutante ou désarmée du virus a été inoculée à une souris qui s’est trouvée ensuite «vaccinée» contre le virus naturel. Cette découverte ouvre une nouvelle piste aux recherches pour des vaccins. Cette possibilité est d’autant plus prometteuse que la vaccination obtenue s’avère particulièrement efficace. «La réponse immunitaire est plus de 10 fois supérieure lorsqu’on utilise ces protéines mutées à la place des protéines d’origine du virus», précise Thierry Heidmann, principal auteur de cette étude. Ces travaux sont parus dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, USA en février.

Contact:

IGR

Thierry Heidmann

thierry.heidmann@igr.fr

Tel : 01 42 11 49 70

Un commentaire pour “Sur la piste d’un vaccin anti-cancer”

  1. mr thierry heidmann bonjour excuser moi de vous avoir derange, le probleme me hante depuit plus de dix d’ans que je suis atteint du htlv1. je me demandais toujour si je pouvais me vacciner et a lire le commentair me donne de espoir. merci de vous depenser pour donner de l’espoir à tous ceux qui attendent depuit d’avoir location de se mettre à l’abris de certain maladies.mais le quel des vaccins je peux donc faire. une fois de plus merci